Irena Sendler et la résistance
Irena Sendler, Juste et symbole de la résistance (1910-2008)
Irena Sendlerowa en 1942
Devoir de mémoire pour Irena Sendler, cette résistante polonaise récemment décédée à l'âge de 98 ans. Son action commence pendant la 2ème guerre mondiale par sa demande d'aller travailler dans le Ghetto de Varsovie, comme "plombier, serrurier".
Ayant eu connaissance des plans d'extermination que tramaient les nazis envers les juifs, elle résolut de profiter des informations dont elle avait accès pour secourir les enfants. «On m'a éduquée dans l'idée qu'il faut sauver quelqu'un qui se noie, sans tenir compte de sa religion ou de sa nationalité, » aimait-elle dire.
Irena Sendle a caché beaucoup d'enfants dans le fond de la boite à outils qu'elle transportait à l'arrière de son véhicule ou également dans un grand sac réservé aux enfants plus âgés. Elle possédait un chien qu'elle a peu à peu entrainé à aboyer quand les soldats allemands la contrôlaient à l'entrée et à la sortie du Ghetto, les soldats étant impuissants contre ce chien dont le rôle était en fait de couvrir les bruits éventuels que pouvaient faire les enfants.
On estime qu'elle en sauva au moins 2500 en les cachant ainsi dans sa voiture pour les extraire du piège du Ghetto. Mais elle finit par être arrêtée et bien sûr les conséquences furent à la hauteur de son courage : les nazis lui brisèrent les jambes, les bras, lui infligeant d'horribles tortures. Condamnée à mort, elle fut miraculeusement libérée sur le chemin de l'exécution par un officier allemand que la résistance polonaise avait réussi à corrompre. Elle continua ensuite son combat clandestin sous une autre identité jusqu'à la Libération et, après la guerre, elle s'occupa d'orphelinats et de maisons de retraite.
Irena Sendler eut envie de conserver tous les noms des enfants qu'elle avait arrachés au Ghetto et cacha ces noms dans une grande jarre en verre enterrée derrière un arbre au fond du jardin, derrière sa maison. Après la guerre dont elle parvint à survivre malgré tout ce qu'elle avait subi, malgré le camp de concentration, elle passa beaucoup de temps pour s'efforcer de localiser tous les parents qui avaient pu survivre et tenta de réunir les familles, mais la plupart avaient été gazés et n'étaient pas revenus des camps. Les enfants qui avaient pu être sauvés furent placés dans des familles d'accueil ou purent ensuite être adoptés.
En 2007, Irena Sendler avait été pressentie pour recevoir le prix Nobel de la Paix, mais finalement sa candidature ne fut pas retenue et c'est un homme politique américain Al Gore qui l'obtint pour son action sur le réchauffement de la planète. Rappeler son engagement est alors d'autant plus important pour rappeler à travers ce qu'on appelle le devoir de mémoire, le rôle des anonymes comme Irena Sendler, qui signifie qu'on pouvait avec son courage tranquille, s'opposer aux fanatiques qui suivaient aveuglément la voie létale du führer.
Irena Sendlerowa en 2005 à Varsovie - © M. Kubik
Sur la fin de sa vie, elle a été plusieurs fois honorée :
* En 1965, elle est devenue à Yad Vashem « Juste parmi les nations » et Citoyenne d'Honneur de l’État d'Israël.
* En 2003, elle a reçu l’Ordre de l’Aigle blanc, la plus haute distinction civile polonaise.
* En 2007, elle a obtenu la distinction de l'Ordre du Sourire, attribuée à ceux qui œuvrent au « bonheur et au sourire des enfants ».
* En 2009, elle a reçu à titre posthume, le Prix humanitaire Audrey Hepburn au nom de l'Unicef.
<><> CJB - Irena Sendler - Feyzin - 11/02/2014 - <><> •• © • cjb • © •• <><>
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